Contrairement à ce que certains pourraient penser spontanément, l’équithérapie n’est pas une pratique consistant à soigner les chevaux. Au contraire, ces derniers sont les moyens de la thérapie pour des patients humains. Zoom sur cette pratique de médecine alternative encore méconnue.
Vous connaissiez peut-être la ronronthérapie avec les chats, mais aviez-vous déjà entendu parler de l’équithérapie ? « L’équithérapie est un soin psychique médiatisé par le cheval et dispensé à une personne dans ses dimensions psychiques et corporelles. » Voilà pour la définition officielle donnée par la Société française d’équithérapie. Mais concrètement, en quoi consiste cette pratique ?
Une relation tripartite
Ne vous y trompez pas, il ne suffit pas de caresser un cheval pour soigner tous ses maux. En réalité, l’animal n’est qu’un intermédiaire entre le patient et le thérapeute. Car oui, une séance d’équithérapie se déroule à trois : le patient, le cheval et le thérapeute. « C’est parfois difficile pour les patients d’échanger avec un professionnel de santé en huis clos, trop intimidant, témoigne le psychologue Nicolas Edmond. La motivation est décuplée avec l’animal car on sort du contexte médical. » Considéré comme un miroir des émotions du patient, le cheval ressent et fait ressortir des sentiments (peur, joie, colère…) qu’un professionnel de la santé n’aurait pu discerner. L’animal fait en réalité office de « traducteur » et d’intermédiaire entre le patient et le thérapeute.
Responsabiliser les patients
Bien que la pratique de l’équithérapie ne soit pas un remède miraculeux, elle peut toutefois aider à soigner de nombreuses pathologies psychologiques. Dépression (suite à un deuil par exemple) ; autisme, anxiété, retard mental, schizophrénie, stress… Elle s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. L’équithérapie s’adresse aussi aux personnes non autonomes ou ayant perdu confiance en elles. « Les personnes qui ont l’habitude qu’on s’occupe d’elles sont maintenant responsables de quelqu’un d’autre, raconte le psychologue. Cela inverse la vapeur. » Monter à cheval, communiquer avec, donner des ordres, lui accorder sa confiance… Autant d’éléments qui permettent à des patients en situation de détresse psychologique de remonter la pente.
Coût et prise en charge de l’équithérapie
L’équithérapie se déroule généralement sur une durée de 4 à 6 mois minimum à raison d’une à deux séances mensuelles. Ces dernières, d’une durée pouvant aller de 45 minutes à 1h30, peuvent être individuelles ou groupées. Comptez entre 50 et 60€ la séance, ou entre 20 et 25€ lorsque la thérapie est dispensée par des associations subventionnées. Comme de nombreuses médecines alternatives, les séances ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Sachez toutefois que certaines mutuelles d’entreprise peuvent les prendre en charge.
Si vous avez déjà tout essayé et que même les psychologues ne vous sont d’aucune aide, l’équithérapie se pose comme une alternative crédible. Attention toutefois de ne pas tomber sur des charlatans. Cette pratique n’étant pas réglementée, tout le monde peut se dire équithérapeute. Assurez-vous que la personne à qui vous vous adresserez soit titulaire d’un diplôme officiel et ait suivi une formation spécialisée !
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