Nourriture gaspillée, excès d’emballages, obsolescence programmée des objets high-tech, vêtements qui ne suivent pas de circuit de recyclage… Aujourd’hui, nous savons tous que les enjeux écologiques passent aussi par de petits gestes certes, mais fort utiles. Bien plus qu’une tendance, le “zéro déchet” est un mode de vie qui séduit de plus en plus d’adeptes qui souhaitent réduire leur consommation quotidienne.
Changer nos habitudes
Selon une estimation de la Banque Mondiale, nous produisons chaque année entre 3,4 et 4 millions de déchets. De nos jours, bien que la production d’ordures baisse dans les pays développés, grâce notamment aux différentes filières de tri et de recyclages existants, il reste encore beaucoup de travaille à réaliser pour sensibiliser les gens à réutiliser, à jeter moins et tout simplement à reconsidérer leur manière d’utiliser leurs biens.
Face aux enjeux écologiques et économiques, aujourd’hui une véritable prise de conscience a lieu, en France et un peu partout dans le monde. Bien plus qu’une tendance, le “zéro déchet” s’inscrit, peu à peu dans les habitudes. Mais sur quoi repose le concept ? “Il consiste à réduire les déchets générés, sur tous les moments de la vie, au quotidien, à l’échelle individuelle ou collective. Cette volonté entraîne avec elle, un réel mode de vie, une façon de revoir son quotidien. Le mouvement du “zéro déchet” n’implique, pas seulement de moins jeter ou de mieux jeter, mais cela nous pousse à revoir notre façon de consommer, avec l’idée d’être plus tempéré et raisonnable. Alimentation, habillement, objets technologiques courants… De nombreux secteurs sont concernés par le gaspillage, le surplus d’emballages mais aussi l’utilisation très importante de ressources pour la fabrication. Il faut compter pas moins de 7 tonnes de ressources pour produire une voiture, par exemple”, confie Valère Corréard chroniqueur sur France Inter, journaliste spécialisé sur le sujet du développement durable et auteur du guide “Changer d’ère, l’air de rien”, aux éditions rue de l’échiquier.
Agir sur divers domaines
Au-delà du fait que le “zéro déchet” nous sensibilise aux questions d’environnement, d’utilisation des ressources… Le concept nous pousse à aborder des solutions concrètes. Ne pas imprimer systématiquement ses mails, mettre un” stop pub” sur sa boîte aux lettres, apporter son plat, chaque jour, au travail, sont autant de petits gestes permettant de moins consommer. “Pour agir efficacement il faut suivre la règle des trois. Un tiers de nos ordures peut être composté, un autre tiers peut être recyclé et un autre pourrait être évité ou réduit. Il faut aussi faire des petits efforts pour lire les étiquettes sur les produits achetés. Elles nous guident efficacement”, explique Valère Corréard. Pour se faciliter la vie et savoir comment ranger ses différentes affaires, un tri est généralement nécessaire. L’idéal serait d’établir une liste des objets à donner, à jeter ou même, à vendre. En se délestant de nos produits encombrants nous pouvons, non seulement faire des heureux, réaliser des économies, limiter le gaspillage et surtout désencombrer notre intérieur. C’est tellement plus facile de faire le ménage et de tout retrouver lorsqu’on ne croule pas sous une montagne de vêtements ou d’objets obsolètes.
Favoriser le Do It Yourself
Aujourd’hui, il est possible de fabriquer, à peu près, tout ce que nous souhaitons. Faire soi-même ses savons, ses cosmétiques, ses vêtements, ses produits d’hygiène et d’entretien permet, par exemple, d’utiliser moins de produits nocifs pour notre santé. Exit le paraben, les colorants, les conservateurs, les parfums… Les recettes de grand-mère ont d’ailleurs, le vent en poupe ces dernières années. Outre le fait qu’elles soient faciles à réaliser et très économiques, elles sont aussi moins polluantes.
Privilégier la réutilisation
“Avant d’acheter un objet à remplacer, il faut se demander s’il est utile? S’il peut être réparé ? Suis-je obligé d’acheter un produit neuf ? L’économie circulaire est pleine de solutions et de bon sens. Elle permet de réaliser des économies financières et de ressources. Plutôt que de construire un produit nouveau, il est préférable d’en réutiliser un autre en bon état. Un smartphone contient, par exemple, 50% de ses composants réalisés, à partir de minneraies rares, qui générent des guerres et des conflits locaux dans les pays africains”, confie Valère Corréard. Un téléphone de seconde main, en bon état pourra encore servir longtemps tout en préservant les ressources. Les frippes reviennent au goût du jour ces dernières années et les achats de vêtements d’occasion en ligne permettent de faire de très belles affaires. Lorsque l’on veut réellement se débarrasser d’un objet, pourquoi ne pas songer à son recyclage. Il existe des bornes spécialement conçues pour recevoir les appareils électro-ménagers et high-tech, les piles usagées de certains objets ou celles des cartes musicales très dangereuses. Une manière de rester vigilant en toutes circonstances.
Remettre en état des appareils cassés
La réparation est une autre alternative très utile permettant, elle aussi de préserver l’environnement, mais pas que… Elle pousse aussi le consommateur à acheter des appareils de meilleure qualité et à l’espérance de vie plus longue. Il est parfois possible de remettre en état ses objets préférés, soi-même, grâce à des tutos sur le net, par le biais d’ateliers organisés à cet effet ou encore en ayant recours à un professionnel. Le Repair Café, par exemple est une association permettant d’obtenir la réparation d’un produit gratuitement. Ces services solidaires sont réalisés par des bénévoles.
La tendance “zéro déchet” est finalement un mode de vie plein de bon sens et assez plaisant. Il permet d’adopter des réflexes vertueux tout en se sentant utile et en réalisant des économies, d’argent, d’énergie, de ressources.
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