On estime qu’en moyenne, chaque patient atteint par la maladie Covid-19 contamine en moyenne deux à trois autres individus, mais la grande majorité des porteurs du SARS-CoV-2 ne vont jamais le transmettre. En effet, seuls quelques « supercontaminateurs » sont à l’origine de la propagation du virus et de la pandémie mondiale. de Covid-19.
Le taux de reproduction du virus (R0)
Plusieurs exemples montrent que le coronavirus semble enclin à se propager à partir de clusters où une seule personne infectée en a contaminé des dizaines d’autres (match de foot à Milan, rassemblement religieux à Mulhouse, chorale à Washington etc …).
D’autre part, la très grande majorité des personnes porteuses du SARS-CoV-2 ( le virus responsable de la maladie Covid-19) sont faiblement contagieuses, même en adoptant le même comportement. Cela expliquerait pourquoi l’épidémie n’a véritablement explosé qu’au mois de mars, alors que l’on soupçonne le virus d’être présent en France depuis le mois de décembre dernier.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les épidémiologistes se concentrent sur le taux de reproduction (R0) qui indique le nombre de moyen de personnes que contamine un patient infecté par un virus. Il s’élève à 1,5 pour la grippe et entre 1,5 et 3 pour le SARS-CoV-2, contre 18 pour la rougeole par exemple. Cependant, cette moyenne est très peu représentative de la réalité comme l’explique Jamie Lloyd-Smith, virologue à l’Université de Californie au magazine Science « La norme, c’est que ce taux de reproduction est de zéro. La plupart des gens ne transmettent pas le virus ». Un autre indicateur a donc été établi par les scientifiques : le facteur de dispersion ou facteur k. Plus k est petit, plus la propagation de la maladie s’effectue via un faible nombre de personnes.
80% des transmissions sont faites via 10% des malades
Dans une prépublication de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM), les auteurs ont calculé un facteur k de 0,1, « ce qui veut dire que 80 % des transmissions sont le fait de 10 % des malades » peut-on lire dans l’étude.
Il suffit ainsi qu’un supercontaminateur soit en contact avec un grand nombre de personne à la fois pour faire émerger un cluster. En Corée du Sud par exemple, il avait suffit d’un des deux premiers cas avérés de Covid-19 ait participé à deux grands rassemblements pour que plus de 1.000 personnes y ayant participé aient par la suite été testées positives.
Les chercheurs de l’Université Cornell aux États-Unis ont mené une étude en Lombardie et ont constaté en revanche qu’il n’y avait pas de différence entre la charge virale des patients symptomatiques et asymptomatiques. Ce qui fait qu’un individu est plus contagieux qu’un autre, c’est la charge virale. Cette dernière varie considérablement d’un individu à l’autre. Plus elle est élevée, plus l’individu a de risques de transmettre la maladie. Les supercontaminateurs ne présentent toutefois pas forcément de symptômes plus visibles.
Les supercontaminateurs sont des individus infectés par un virus et qui présentent une charge virale plus importante et ont plus de risques de contaminer des dizaines de personnes.
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