La pandémie mondiale de coronavirus suscite beaucoup de questionnements, parmi lesquels : le tabagisme ou le vapotage est-il un facteur de risque ? Si les fumeurs n’ont pas plus de risques d’être contaminés, ils sont en revanche plus à risque de développer une forme sévère ou très sévère du Covid-19.
Contamination : pas plus de risques pour les fumeurs
Le Haut Comité de santé publique (HCSP) dresse la liste des personnes risquant une forme grave d’infection au Covid-19, parmi lesquelles : les personnes âgées de 70 ans et plus, celles présentant une insuffisance rénale chronique dialysée et une insuffisance cardiaque, les femmes enceintes et les patients aux antécédents cardiovasculaires. Les fumeurs ne font donc pas partie de cette liste. Le ministère de l’Intérieur indique par ailleurs que « les fumeurs ne sont pas plus à risque d’être contaminés ».
Les fumeurs plus à risque de développer des formes graves
L’Alliance contre le tabac déclare cependant le 4 mars que les fumeurs « sont plus à risque de développer des formes graves », après avoir repris les données d’une étude chinoise publiée dans le New England Journal of Medecine le 28 février.
Les données de cette étude « ne démontrent pas de lien causal » entre le tabagisme et le risque d’être contaminé mais révèlent que « fumer augmente le risque de développer une forme sévère ou très sévère du Covid-19 de +50 %, ainsi qu’un risque de décès de +133 % par rapport aux non-fumeurs ».
Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) appui ces propos « fumer abîme les tissus pulmonaires, et rend donc les fumeurs plus vulnérables à l’arrivée du virus » d’autant plus que « es fumeurs portent régulièrement leurs doigts potentiellement porteurs de virus à la bouche, porte d’entrée fréquente du virus ».
La fumée, un vecteur potentiel du virus
L’association de prévention et de protection des personnes face aux dangers du tabagisme avance que « les fumeurs infectés par le coronavirus sont des contaminateurs potentiellement majeurs de leur entourage par tabagisme passif, du fait de leur toux fréquente et de la présence dans la fumée de tabac de particules sur lesquelles se fixent les virus qui peuvent alors être inhalées par l’entourage ». Le tabagisme ultra-passif est également un facteur de risque potentiel, car ces particules potentiellement contagieuses se déposent sur les meubles, les vêtements, les tapis etc. et peuvent être inhalée ou ingérées.
Vapotage et coronavirus
Concernant les « vapoteurs (NDLR : usagers de cigarettes électroniques ), il est trop tôt pour dire s’ils sont plus souvent atteints et/ou présentent des formes plus sévères que les non-fumeurs non-vapoteurs » déclare le CNCT mais qui alerte sur le fait que « les particules présentes dans la vapeur exhalée par les vapoteurs infectés par le coronavirus sont potentiellement porteuses du virus et peuvent être à l’origine de contaminations par vapotages passif et ultra-passif » tout comme le tabagisme.
Yves Martinet, président du CNCT, recommande ainsi « Fumeurs ou vapoteurs, ne fumez pas et ne vapotez pas au domicile. Si vous sortez, sortez seul et à distance minimale de 10 m de toute personne et de toute habitatio » sur le site de l’association.
Si les fumeurs n’ont pas plus de risques que les non-fumeurs d’être contaminés, ils ont en revanche plus de risques de développer une forme sévère, voire très sévère, du Covid-19.
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