Alors que l’ANSM réunit un comité d’experts chargé d’auditionner des patientes et des professionnels de santé sur la sûreté sanitaire des implants mammaires texturés, une quinzaine de femmes porteuses de ces prothèses saisissent la justice.
Des implants mammaires liés à des cas de cancer
Les risques que présentent les prothèses mammaires sur la santé des patientes sont au coeur des préoccupations. En effet, la texture des implants constituerait un facteur de risque de cancer selon le type de prothèse. Il existe des implants texturés dont la surface est un peu rugueuse, des implants microtexturés et des implants à enveloppe lisse.
Les implants texturés, qui représentent 85% du marché en France, présentent un risque de cancer , en effet « depuis 2011 dans l’hexagone, 56 porteuses de ces prothèses à la surface rugueuse ont développé une forme très rare de cancer du système immunitaire : le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) » rappelle le Dr. Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’Agence nationale de sécurité des médicaments ( ANSM).
En 2015, l’Institut national du cancer ( INCa ) avait conclu à l’existence d’un « lien clairement établi entre la survenue de lymphome anaplasique à grandes cellules et le port d’un implant mammaire ». Ainsi, au cours du mois de décembre, Allergan, le leader mondial du marché, perdait le droit de commercialiser ses implants en France et en Europe et l’ANSM demandait de procéder au rappel de tous ses implants texturés en stock en France.
Une audition sur la sûreté sanitaire des implants mammaires texturés
L’Agence nationale de sécurité des médicaments ( ANSM ) a ainsi organisé une audition ces jeudi et vendredi, afin de prendre des mesures adaptées aux risques sanitaires liés aux implants texturés. L’agence a ainsi créé un comité d’experts indépendant, le comité scientifique spécialisé temporaire ( CSST ), composé « d’une sociologue, d’une psychologue, de représentantes d’associations de patientes et de médecins spécialistes en chirurgie plastique, en médecine générale et en gynécologie », détaille la directrice adjointe de l’ANSM.
Ce comité est chargé d’auditionner des patientes et des professionnels de santé sur la sûreté sanitaire et sur fiabilité des implants mammaires texturés. À l’issue de cette audition – qu’il est possible de suivre en direct sur la chaîne de l’ANSM – le comité d’experts devra émettre un avis sur l’utilisation de ces implants en chirurgie esthétique et reconstructrice.
Plusieurs femmes portent plainte
En parallèle de cette audition, une quinzaine de femmes porteuses de prothèses ont décidé de saisir la justice, pour demander des comptes auprès des fabricants et des autorités. À Paris et à Marseille, les pôles de santé publique devaient ainsi être saisis de deux séries de plaintes pour « mise en danger de la vie d’autrui », « blessures involontaires » et « tromperie », merci 6 et jeudi 7 février.
Un lien scientifique direct a été établi entre les prothèses mammaires texturées et la survenue d’un cas rare de cancer. L’Agence nationale de sécurité des médicaments organise ainsi une audition pour déterminer la sûreté sanitaire et sur fiabilité de ces implants. Une quinzaine de femmes porteuses de ces prothèses ont porté plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui ».
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