On connait le coton notamment pour sa fleur très utilisée dans le textile. Mais connaissez vous la graine de coton ? Non comestible par l’homme, les recherches avancent et il n’est pas impossible de la retrouver dans nos assiettes d’ici quelques années.
Simple comme coton
Le coton est aujourd’hui la fibre végétale la plus utilisée, notamment par l’industrie textile. Et ceci ne date pas d’hier. Il semblerait que déjà les égyptiens connaissaient le coton et sa fleur. Mais pourquoi donc avoir attendu aussi longtemps pour se pencher sur la graine me direz-vous ? La réponse est très simple : la graine de coton n’est pas comestible par l’homme, ou plus largement par les espèces monogastriques. En effet, elle renferme un pigment toxique jaune, le gossypol, dont le rôle premier est de défendre le cotonnier des herbivores. En revanche, les graines de coton sont utilisées pour fabriquer de l’huile et en alimentation animale.
Une graine de coton à haute qualité nutritive
Et c’est en cela que réside tout le problème de la graine de coton. Il existe tout un tas de végétaux, fleurs, baies non comestibles par l’homme sans que cela n’intéresse personne. En revanche, deux facteurs placent cette graine au centre de toutes les attentions :
- La production mondiale annuelle de coton dépasse les 25 millions de tonne. Sachant qu’une tonne de fibre de coton donne également 1,6 tonne de graines, on vous laisse imaginer la quantité de matière exploitable.
- La graine de coton est constituée à plus de 20% de protéines. Ce qui en fait une graine particulièrement nutritive.
Ces deux éléments mis bout à bout permettraient notamment de combler les besoins en protéines des populations des pays souffrant de sous nutrition ou malnutrition, d’autant plus que certains de ces pays sont producteurs de coton.
Mais alors comment ?
C’est actuellement la mission que s’est donné un chercheur texan, Keerti Rathore. Les autorités américaines ont déjà validé la commercialisation de cotonniers génétiquement modifiés. Effectivement, il faut recourir aux OGM si l’on veut pouvoir consommer la graine sans danger. Se pose alors une question éthique : doit on combattre la malnutrition à l’aide des OGM ? Je laisse chacun libre de se positionner de façon positive ou non face à cette démarche.
Toujours est il que notre chercheur a réussi à rendre muet le gène responsable de la présence de gossypol dans les graines, et seulement dans les graines. Ce qui est intéressant dans la mesure où le cotonnier peut continuer de se défendre évitant ainsi que les cultures soient ravagées par les insectes.
Si la commercialisation de cotonniers génétiquement modifiés a été validée, ce n’est pas encore le cas des graines. En revanche, nul doute que les recherches vont dans ce sens et que l’on devrait en entendre parler dans les prochaines années.
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