Le coronavirus peut laisser des séquelles sur les personnes gravement atteintes par le coronavirus et placés en réanimation, contrairement aux personnes présentant de faibles symptômes de la maladie.
Des centaines de personnes guérissent du coronavirus chaque jour
Des centaines de personnes guérissent du coronavirus chaque jour en France. En effet, rien que ce vendredi 27 mars, près de 5700 personnes sont sorties des hôpitaux après avoir vaincu le Covid-19. Le directeur général de la santé Jérôme Salomon précise même que « le nombre est probablement beaucoup plus important car plus de la moitié des cas confirmés d’infection Covid est à domicile, en ville, et non hospitalisés ».
Mais qu’advient-il de ces personnes une fois guéries ? La situation est très variable selon les cas. Concernant les personnes ayant présenté des symptômes plus graves et ayant été placés en réanimation, de lourdes séquelles ont déjà été détectées.
De lourdes séquelles chez les cas les plus graves
Les experts ne bénéficiant pas encore du recul nécessaire pour évaluer l’impact du Covid-19 après la convalescence des personnes ayant été infectées, ces premiers constats doivent être considérés avec prudence. Mais de premières études, notamment chinoises et italiennes, ont été menées pour évaluer ces séquelles. Premier constat : « Actuellement, on ne pense pas qu’il y ait de séquelles pour les personnes qui ont eu de faibles symptômes » explique le professeur Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat, à Paris, à France Info, sans pour autant être catégorique.
Un risque de fibrose pulmonaire et de stress post-traumatique
Les poumons sont les organes les plus vulnérables au coronavirus. Sur une vidéo en 3D réalisée par des chercheurs de l’hôpital universitaire George Washington (Etats-Unis), sur des poumons sévèrement infectés par le Covid-19, on peut apercevoir que le tissu pulmonaire est endommagé. Le docteur Keith Mortman, chef du service de chirurgie thoracique dans cet hôpital, explique que « quand cette inflammation se réduit, elle laisse des cicatrices sur les poumons et crée des dégâts à long terme. Cela peut détériorer les capacités d’un patient à respirer dans le futur ».
Ces propos sont confirmés par plusieurs spécialistes comme le professeur Xavier Lescure «Les experts chinois avec qui on est en contact disent que, pour les gens qui font des formes sévères, le risque, c’est la fibrose pulmonaire et une insuffisance respiratoire chronique. On voit que les personnes qui décèdent ont des grosses lésions liées à des inflammations pulmonaires ». Les patients présentant une fibrose pulmonaire peuvent notamment avoir une forte gêne respiratoire.
Les longs passages en réanimation, qui peuvent durer jusqu’à huit semaines, peuvent également laisser des séquelles sur certaines patients. Le professeur Jean-Michel Constantin, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) rapporte à France Info « On observe des séquelles neurocognitives très impressionnantes à la suite de syndromes de détresse respiratoire aiguë ».
Bertrand Guidet, chef du service de médecine intensive réanimation à l’hôpital Saint-Antoine ( Paris ) explique à l’AFP « Vous vous retrouvez pendant trois semaines avec une machine qui respire pour vous, vous êtes endormis, vous êtes paralysés avec des curares [des anesthésiques] » et ajoute que parmi les séquelles neuro-cognitives « le plus important, c’est le syndrome de stress post-traumatique ».
D’après les premiers constats des experts, le coronavirus peut laisser des séquelles sur les personnes gravement atteintes par le coronavirus et placés en réanimation, comme une fibrose pulmonaire ou encore le syndrome de stress post-traumatique.
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