Dans un rapport, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoir une augmentation de plus de 81% du nombre de personnes atteintes du cancer dans les pays à faible revenu et à revenus intermédiaires d’ici 2040. L’insuffisance des fonds consacrés à la prévention est en cause. Des mesures sanitaires prises en amont pourraient empêcher la progression de la maladie.
Augmentation des cas de cancer dans les pays les plus pauvres
Dans le rapport alarmiste de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) paru le 4 février, les pays à revenus faibles à intermédiaires seraient touchés par une augmentation vertigineuse des cas de cancers dans les années à venir. D’après l’étude, le manque de fonds consacrés à la prévention causerait une augmentation de près de 84% des cas de cancers dans ces pays d’ici 2040.
L’agence spécialisée des Nations unies prévient par ailleurs que si rien ne change, les cas de cancer augmenteront de 60% à travers le monde au cours des deux prochaines décennies.
Rien qu’en 2018, l’OMS a enregistré près de 18,1 millions de nouveaux cas de cancer dans le monde et prévoit que ce nombre atteigne une fourchette de 29 à 37 millions de nouveaux cas, avec une forte augmentation dans les pays à revenus faibles à intermédiaires.
Des inégalités « inacceptables » entre les pays riches et les pays pauvres
Selon l’OMS, cette situation serait en grande partie due au fait que les Etats n’ont consacré que des ressources sanitaires « limitées » à la lutte contre les maladies infectieuses et à l’amélioration de la santé des mères et des enfants. Autre fait pointé du doigt par l’organisme : les services de santé ne sont pas équipées pour prévenir, diagnostiquer et traiter les cancers.
Dans un communiqué, le Dr. Ren Minghui, sous-directeur général de l’OMS, souligne que « C’est un coup de semonce qui nous appelle tous à nous attaquer aux inégalités inacceptables qui existent entre pays riches et pays pauvres concernant les services de lutte contre le cancer. (…) Lorsque les individus ont accès aux soins primaires et aux systèmes d’orientation, il est possible de détecter le cancer à un stade précoce, de le traiter efficacement et de le guérir ».
L’organisme rappelle par ailleurs que l’accès à une couverture sanitaire universelle est un facteur de lutte contre le cancer.
Tabagisme, obésité, pollution
Dans son rapport, l’OMS présente également des moyens d’interventions qui permettraient de prévenir les nouveaux cas de cancer. On retrouve entre autre la lutte contre le tabagisme, responsable de 25% des décès par cancer, la vaccination contre l’hépatite B pour prévenir le cancer du foie ainsi que la vaccination contre le papillomavirus humain pour lutter contre le cancer du col de l’utérus.
Selon le rapport, les cancers les plus fréquemment diagnostiqués sont le cancer du poumon, le cancer du sein, les cancers colorectaux et le cancer de l’estomac. L’OMS pointe du doigt le tabagisme, l’obésité et la pollution comme principales causes de la maladie.
Le cancer recule dans les pays riches grâce à la recherche
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS, a affirmé que « Si nous mobilisions les différentes parties prenantes pour qu’elles travaillent ensemble, nous pourrions sauver au moins 7 millions de vies au cours de la prochaine décennie ».
Le rapport montre également que la recherche a permis de faire reculer le cancer, surtout dans les pays les plus riches. « Les pays à revenu élevé ont adopté des programmes de prévention, de diagnostic précoce et de dépistage qui, associés à des traitements améliorés, ont contribué à réduire le taux de mortalité prématurée de 20 %, selon les estimations, entre 2000 et 2015. Dans les pays à faible revenu, la réduction n’a été que de 5 % » estime Elisabete Weiderpass, la directrice du Centre international de recherche sur le cancer.
Dans un récent rapport, l’OMS prévoit une augmentation des cas de cancers de plus de 60% dans les deux décennies à venir et de près de 84% dans les pays les plus pauvres d’ici 2040.
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